En janvier dernier, les participants du Grand Large Yachting World Odyssey ont fait escale à Sainte-Hélène. L’occasion de (re)découvrir cette île britannique de l’Atlantique Sud, pour le moins isolée, principalement connue pour son histoire… Une escale atypique à considérer lors d’une remontée de l’Atlantique depuis le Cap de Bon Espérance.
Située à 1000 milles de l’Angola et près de 1800 milles des côtes brésiliennes, l’île volcanique de Sainte-Hélène fait partie des 4 îles des territoires britanniques d’outremer, avec Ascension, Tristan da Cunha et Gough.
Découverte en 1502 par le navigateur galicien Joao de Nova, au service du Portugal, l’île sera ensuite hollandaise, avant d’être annexée par la Compagnie britanniques des Indes Orientales, puis cédée à la Couronne en 1834. Elle a toujours constitué une escale de choix pour les navires marchands, auxquels elle permettait de renouveler leur provision d’eau douce et de vivres frais, ce qui lui a valu le nom d’« Auberge de l’Océan »
En 1815 l’île avait déjà été prêtée au gouvernement britannique qui, se méfiant de Napoléon Bonaparte après les Cent-Jours, et voulant lui éviter de revenir en France, lui cherchait un lieu d’exil bien éloigné de l’Europe. L’île retirée de Sainte-Hélène dans l’hémisphère Sud était toute trouvée !
L’île, d’11,5 km nord-sud pour 13,5 km est-ouest, s’étend sur une surface de 91 km2. Elle culmine à 859 m au-dessus du niveau de la mer avec la Green Moutain. Bien que située en pleine zone humide intertropicale, elle est très sèche et possède un climat désertique doux. Jusqu’en 2018, le RMS St Helena reliait l’île (et ses voisines éloignées des territoires britanniques d’outremer) au Cap, en Afrique du Sud. Aujourd’hui, c’est par avion, au départ de Jobourg que l’on peut rejoindre l’île.
© Hector John Periquin
Escale bienvenue pour les circumnavigateurs entre l’Afrique du Sud et le Brésil, l’île n’offre cependant pas de port abrité. Mais la baie de Jamestown, protégée des vents du Sud-Ouest propose quelques bouées. La houle résiduelle pouvant y être assez marquée, le débarquement par ses propres moyens en annexe est fortement déconseillé. D’où la présence d’un sympathique service de rade ! Et alors de son bateau, la vue sur les côtes volcaniques, hautes et arides est impressionnante et magnifique.
La baie de Jamestown, prise en étau entre deux parois rocheuses – © Giulio di Sturco
Que faire, une fois débarqué ? La visite de Longwood, la demeure où fut « retenu » Napoléon est évidemment incontournable ! Il aussi passer chez Ann’s Place qui fait office de Yacht Club à l’atmosphère plus tropicale que British. Le Consulate Hôtel propose aussi une collection de reliques Napoléoniennes et d’objets maritimes. Enfin, un tour de l’île en voiture est indispensable, pour découvrir les trois types de paysages qui s’y côtoient : volcanique aride, luxuriant tropical et campagnard écossais.
Dauphins, mais aussi requins-baleines, raies mobula… dans les eaux cristalines de Sainte-Hélène, la faune marine jouit d’un terrain de jeu peu fréquenté par l’homme. En snorkling ou avec bouteilles, les plongeurs y trouveront un paradis, avec pas moins de 8 épaves facilement accessibles.
© Giulio di Sturco