Après l’escale de la Martinique, le rallye a passé le canal de Panama vers l’océan Pacifique.
Cap vers les Galapagos !
Les aventuriers ont traversé la Mer des Caraïbes entre la Martinique et le Panama. Sur cette partie du rallye, les bateaux étaient totalement libres de choisir leur itinéraire. Ils devaient cependant être ponctuels au rendez-vous pour le passage du canal de Panama. La carte Predictwind de suivi en direct de la flotte du Grand Large Yachting World Odyssey 500 montre les différents itinéraires suivis par les participants.
Rassemblement à Shelter Bay Marina
Fin février, la flotte du Grand Large Yachting World Odyssey 500 se regroupait dans la paisible marina de Shelter Bay, faisant face à la grande ville de Colón et ses 90 000 habitants, porte d’entrée du canal de Panama.
Laissons place au témoignage de Victor, Event Manager sur le rallye.
Nous échangeons avec Victor par téléphone, depuis l’aéroport de Panama où il est près de repartir vers les Galapagos :
“Les bateaux sont restés à Shelter Bay Marina entre une semaine pour les derniers arrivés et 10 jours pour les premiers sur place, tel Chamagui 2. Là, l’essentiel de leur activité a consisté en la préparation au franchissement du canal. Cela comprenait la mesure et l’enregistrement des bateaux par les autorités du canal à des fins administratives, et une préparation technique pour le passage des écluses, qui doivent s’opérer à quatre personnes embarquées par bateau.
Suite à la traversée de la mer des Caraïbes, les équipages ont profité de ces moments pour effectuer des approvisionnements, faire le plein de gasoil, puis se sont préparés au départ pour le franchissement du canal”.
Le canal de Panama, un morceau d’histoire
Charles Quint, dès 1534, ordonnait d’effectuer une étude pour percer un canal à Panama. Celui-ci éviterait aux navires espagnols d’avoir à contourner l’Amérique du Sud par le Cap Horn. Le roi d’Espagne et l’Empereur germanique, grâce aux récits des conquistadors, avaient identifié l’isthme de Panama et ses 80 km de côte à côte comme le passage le plus étroit de toute l’Amérique Centrale.
Le percement du canal, débuté par les français en 1881 et achevé en 1914 par les américains, a connu de nombreuses péripéties. Citons notamment près de 6000 décès sur le chantier, pour des raisons allant de la malaria au tremblement de terre ou au glissement de terrain, … L’histoire de ce lieu est également marquée par un énorme scandale intervenu dans les années 1890. Citons également Ferdinand de Lesseps qui, auréolé de la “paternité” du canal de Suez 40 ans auparavant, restait convaincu que le franchissement de l’isthme pouvait se faire sans construire d’écluses – or il avait tort et emmena nombre d’actionnaires crédules dans cette erreur.
Riche de cette histoire mouvementée, le canal de Panama représente aujourd’hui un point stratégique pour le commerce maritime mondial. Il est franchi chaque année par environ 14 000 navires – bâtiments de commerce pour l’essentiel, mais aussi voiliers de plaisance comme dans le cas du rallye.
Le Pacifique, un grand moment pour tous
Victor décrit en ces termes le franchissement du canal : “Nous nous sommes scindés en deux groupes de 12 bateaux. Prenons l’exemple du premier groupe, qui est parti un mardi en milieu d’après-midi. Il a effectué la traversée des trois premières écluses montantes en fin d’après-midi. Dites écluses de l’Atlantique, elles font gravir un dénivelé d’environ 30 mètres. Les bateaux se retrouvent ensuite sur le lac Gatum, où ils se sont amarrés à couple à la bouée jusqu’au lendemain matin. »
Sur le second passage, Chamagui, Chaps, Bluway et Salavida se sont retrouvés ensemble amarrés à la bouée du lac Gatum : cela a donné une des belles images de ce franchissement du canal de Panama.
Victor poursuit : “Le mercredi, 10h, départ pour la seconde section du canal, en traversant le lac Gatum jusqu’à atteindre vers 16 h les deux écluses descendantes de Pedro Miguel et Miraflorès. Là encore un dénivelé de quelques dizaines de mètres, offrant une vue unique sur l’océan Pacifique en contrebas. Le franchissement de cette section dure quelques heures et à 20h tout le monde avait franchi le Pont des Amériques, se retrouvant dans le Pacifique. Un grand moment !
Ensuite, et du fait de l’obligation d’avoir 4 “handliners” à bord en sus du capitaine, nous avons organisé une navette pour ramener à Shelter Bay des membres d’équipage de la première équipe, pour qu’ils aident les bateaux prenant part au second passage. Cela a été l’occasion pour les équipages de continuer à faire connaissance et de renforcer l’entraide. Il fallait cependant rester concentré, car une fois que les bateaux, qui se présentent à couple, sont engagés dans le remous des écluses, il ne faut pas rater son nœud d’amarrage !”
Les bateaux ont franchi le canal sans dommage. Tout le monde s’est retrouvé à la marina de la Playita de Amador, sur une presqu’île au sud-ouest de la sortie du canal. Le moment était venu de célébrer ce passage dans le Pacifique, c’était une première pour presque tous les membres d’équipage présents. Maintenant il faut se projeter vers les Galapagos, à 900 miles de là, Cap au sud-ouest !
Réalisée par Antoine Bouchina pour Act-On Group sur Salavida un Garcia Exploration 45.