Le 28 mai dernier, ALBIUS IV, le 2ème Exploration 60 de la série est revenu à Cherbourg après un premier tour de l’Atlantique express. L’occasion pour nous d’interroger son skipper, Philippe HASNE, sur ces 6 mois de navigation.
GY : Quel parcours avez-vous fait avec le bateau ?
PH : Nous avons quitté la Bretagne en novembre 2023, pour une première descente paisible jusqu’à Lisbonne, que nous avons quitté après les fêtes pour rejoindre les Canaries. Un saut au Cap-Vert ensuite, avant de traversée vers les Antilles. Là-bas, nous avons navigué entre les Grenadines et la Guadeloupe, avant de rentrer à Cherbourg en passant par les Açores. Une jolie boucle de 9500 milles en 6 mois !
GY : Alors, qu’avez-vous pensé du comportement du bateau ?
PH : J’ai été impressionné par son confort à la mer. Le passage dans le clapot est incroyablement doux, même dans une mer démontée comme celle que nous avons connue en Bretagne juste après le passage de la tempête Ciaran. Avec son inertie, on a littéralement l’impression d’écraser les vagues et de passer tout en douceur. En plus le bateau gîte raisonnablement, même au près, c’est vraiment le grand confort.
GY : Côté performances, qu’as-tu pensé ?
PH : J’ai été surpris par les performances dans le petit temps. Nous avons connu une transat aller très peu ventée. Mais même avec ces petits airs, notre moyenne a été de presque 8 nœuds sur la traversée. Assurément, c’est un bateau qui aime les allures débridées : dès qu’on ouvre un peu, au bon plein, travers, là ça développe ! Avec un peu d’air, on est à 9 nœuds de vitesse de croisière, avec des pointes à 10 ou 11 nœuds. Lors de la transat retour, toujours dans le medium, nous avons eu 4 jours de près et pu constater que le bateau est aussi confortable à cette allure.
GY : Pour le portant, vous aviez fait quel choix de voile avec le propriétaire ?
PH : Je suis partisan de la simplicité, d’autant plus que je savais que nous serions souvent en équipage très réduit à bord. Nous avons donc retenu un unique code 0, très grand, qui fonctionne très bien du près au travers, avec 15 nœuds de vent apparent.
Au portant, dans le medium, nous adoptons le solent tangonné plus la trinquette, avec la grand-voile, bien sûr. Et dans les petits airs, je ressors le code 0 que je tangonne, auquel j’ajoute le solent. Il n’y a pas de chaussette, tout se roule, c’est très facile à réduire depuis le cockpit, même en cas de grain. Et cela fait aussi moins de voiles à manutentionner.
GY : A propos de manœuvres, qu’as-tu pensé du cockpit ?
PH : Rien à signaler, l’ergonomie du poste de barre et des manœuvres est très bien pensée. Même si nous avons évidemment majoritairement navigué sous pilote, qui se comporte très bien d’ailleurs.
Quant à la partie avant du cockpit, avec ce « carré » gigantesque, ça s’apparente à un extérieur de catamaran, c’est incroyable. On a dû utiliser une seule fois le carré intérieur pour prendre un repas, sinon nous étions tout le temps dehors, bien protégés. Même quand il faisait plus froid, avant de traverser, nous fermions cette zone, comme une cabane, et avec la chaleur intérieure du chauffage, nous y étions super bien.
GY : Côté confort, c’est comment ?
PH : Le plus impressionnant, c’est le silence à bord. L’isolation thermique du bateau apporte aussi une isolation phonique, qu’elles que soient les conditions, c’est bluffant ! Sinon il y a du volume, une immense cuisine, la vue sur l’extérieur, des grandes zones de stockage, une buanderie, une zone technique, un atelier, le carré extérieur protégé… c’est le grand confort, j’avoue.
GY : On se fait remarquer, dans les mouillages, avec un GARCIA Exploration 60 ?
PH : Ah oui ! Le bateau fait un peu tourner les têtes, il questionne les gens. Nous avons eu le droit à plein de questions, et même des félicitations pour le choix du bateau…
Crédit photo: François TREGOUET – MULTI.media